(Coronavirus) L’Egypte est-il un pays dangereux à visiter en 2020?

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[Mise à jour COVID-19  du 1 mai 2020] L’état d’urgence a été renouvelé pour trois mois à compter du 28 avril en Egypte. Vous le comprenez donc et pour des raisons assez évidentes, il n’y a aucune chance d’aller en Egypte en cette période estivale. Une interdiction de circulation est en place de 21h à 6h, les lieux publics, bars, restaurants, cafés et tous les lieux touristiques sont fermés.

[Mise à jour Coronavirus du 9 mars 2020] 45 cas de Coronavirus Covid-19 ont été détectés sur un bateau de croisière sur le Nil. Les personnes contaminées ont été débarquées. L’Egypte compte maintenant 48 personnes contaminées sur son territoire.

[Mise à jour Coronavirus du 5 mars 2020] La question revient souvent aujourd’hui : est-ce que le Coronavirus (Covid-19) se propage en Egypte ? Est-ce que si je vais en Egypte je vais contracter le Coronavirus ? A l’heure actuelle, quelques cas ont été détectés en Egypte. Début Février, parmi un groupe de 22 français partis en voyage organisé en Egypte, la moitié avait contracté le Coronavirus. Il ne faut cependant pas céder à la panique car la grande majorité d’entre eux sont déjà rentrés chez eux. Seules deux personnes de 72 et 80 ans sont encore hospitalisées. L’Egypte a également suspendu certaines liaisons avec la Chine.

[Mise à jour du 4 janvier 2020] La carte de vigilance en Egypte n’a pas vraiment changé depuis la publication de cet article l’an dernier et nos conseils sont toujours valables.

Tout le monde nous pose cette question : l’Egypte est-il un pays dangereux ? Est-ce que pendant mes vacances et mon voyage en Egypte je vais me sentir en danger ? Alors même si tout n’est pas blanc ou noir et que la réponse n’est pas simplement « oui » ou « non » et sur base de notre vécu sur place et de notre ressenti, on vous livre quelques éléments de réponse.

Ce que dit le gouvernement français sur l'Egypte : pays dangereux ou non en 2020 ?

Si vous ne le faites pas encore, c’est un bon réflexe à prendre : avant chaque voyage, direction le site du gouvernement français France Diplomatie pour jeter un œil sur les zones à surveiller lors de votre périple afin de savoir s’il y a danger. En Egypte, ça donne actuellement quelque chose comme ceci :

Pas très rassurant n’est-ce pas ? Les zones rouges sont omniprésentes, il n’y a aucune zone verte en vigilance normale. A vue d’œil, l’Egypte est un pays dangereux et à éviter. Et pourtant, nous n’avons pas hésité une seule seconde avant d’acheter nos billets d’avion.

Ce que disent les autres pays sur la France

Pour mettre les choses en perspective, on a mené notre petite enquête sur ce que les gouvernements étrangers conseillent à leurs ressortissants quand ils parlent de la France :

Ce que le Canada indique sur la France

France – Faites preuve d’une grande prudence en France en raison de la menace terroriste actuellement élevée.

Ce que l’Australie indique sur la France

Exercise a high degree of caution in France due to the high threat of terrorist attack. Be alert.

Ce que les Etats Unis indique sur la France

Exercise increased caution in France due to terrorism.

Autant dire que ce n’est pas folichon. Et pourtant, je pense que la plupart d’entre nous ne nous sentons pas particulièrement en danger au quotidien même si les attentats nous rapellent réguliérement à l’ordre. Les gouvernements jouent évidemment la carte de la précaution poussée parfois à son paroxysme et ont souvent des avis très tranchés dès lors qu’un pays est une dictature ou que des attentats ont eu lieu ces dernières années. Ce qui est bien entendu parfaitement compréhensible !

C’est le cas notamment de l’Egypte avec la révolution de 2011, sans parler des groupes armés qui font régulièrement des incursions dans le pays.

Et nous dans tout ça, quel a été notre ressenti lors de notre voyage en Egypte : l'Egypte est-il un pays dangereux en 2020 ?

Nous avions déjà eu affaire à une carte majoritairement remplie de rouge lors de notre voyage en Birmanie en 2013, et à aucun moment nous ne nous étions sentis en insécurité.

Pour notre première découverte de l’Egypte, nous ne nous attendions pas à sortir du classique Le Caire – Assouan – Luxor – Abu Simbel qui sont hors zones rouges. Malgré tout, nous aurions bien aimé aller faire un tour du côté du monastère Sainte Catherine situé dans le sud du Sinaï. La distance depuis Le Caire nous a fait opter pour d’autres options, mais nous avons pu discuter avec des personnes qui y sont allés sans problème, malgré les très nombreux postes militaires qu’il faut traverser en bus.

Le sud du Sinaï, malgré le fait qu’il soit en zone rouge, semble être assez sécurisé. Les zones de Charm El Shaik et Hurghada jusque Dahab sont remplis de Resorts tous plus vides les uns que les autres, faute de touristes. La zone Nord quant à elle, semble vraiment dangereuse. Lors de notre séjour en Egypte, il y a eu l’un des pires attentats que le pays ait connu avec près de 350 morts dans cette zone proche d’Israël.

Sachez qu’officiellement, il est interdit d’aller dans les zones rouges et les agences de voyages ne vous y emmèneront pas. Nous souhaitions par exemple aller dans le White Desert, ce à quoi les agences nous ont répondu :

Dear Jeremy
Have a nice day
Please note that tours to western desert are not allowed at the moment
Sorry to say that but it is high authorities decision
Thanks
Saleh

Malgré tout, il suffit de se rendre sur la place Tahrir pour réussir à négocier sans aucun problème une journée ou deux en 4*4 dans le désert proche du Caire – ce que nous ne vous recommandons pas forcément … Nous ne l’avons pas fait nous-même mais nous avons rencontré des espagnols qui y sont allés. Et on est convaincu qu’il est possible d’aller bien plus loin, mais ça, ce sera à vos risques et périls.

Le danger sur les routes en Egypte

Là, il faut bien le dire, les routes semblent super dangereuses. Que ce soit en centre ville ou à l’extérieur des villes, les quelques chauffeurs de taxi à qui nous avons eu affaire nous ont fait vivre un cauchemar. Sur une sortie d’autoroute, notre chauffeur au Caire était tellement pressé qu’en doublant un camion par la droite – oui oui, sur une bretelle de sortie – il a failli écraser 7 militaires. Réellement. Pour de vrai. Aucun problème pour lui, il les a engueulé et ne s’est même pas arrêté …
Alors évidemment c’est une anecdote qu’on ne peut pas généraliser, mais nous avons quand même vu des situations sacrément dangereuses tout le long de nos deux semaines en Egypte. Depuis ou vers l’aéroport, le moyen le plus simple et le plus sécurisé semble être Uber (les conducteurs font plus attention quand il s’agit de représenter une marque, en l’occurence Uber) ou bien d’opter pour un transfert privé, que vous pouvez réserver ici à un très bon prix.

La sécurité au Caire : est-ce dangereux de visiter le Caire en 2020 ?

Au Caire, nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité, que ce soit dans les rues, le souq (que nous avons fait bien après le coucher de soleil), ou les musées. Les contrôles de bagages sont omniprésents à l’entrée du musée du Caire par exemple et mon stabilisateur vidéo Zhyuin a failli rester à l’extérieur ! Il avait pourtant passer avec succès les deux premiers scanners, mais il a fallu batailler dur avec le dernier contrôleur pour expliquer à quoi ce truc peut bien servir.

La sécurité sur les sites de Louxor, Assouan, Karnak

Sur les sites touristiques, une large force militaire est présente, que ce soit aux entrées des sites ou à l’intérieur. Là encore, nous n’avons eu aucun sentiment d’insécurité malgré une situation qui a tout de même mérité une certaine vigilance de notre part.

Nous avions lu sur différents blogs et forums que les militaires pouvaient tenter de vous emmener à l’écart pour ensuite essayer de vous sous-tirer quelques livres égyptiennes. Et forcélent ces militaires sont armés, il aurait alors été difficile de renoncer. Nous étions donc à Louxor avec un canadien et une suissesse, et puis nous nous rendons compte que nous avons perdu le canadien de vue. Ni une ni deux, on repense à ce que nous avons lu sur internet et nous partons à sa recherche. Un militaire l’avait effectivement emmené à l’écart pour lui « montrer quelque chose d’exceptionnel ». Je pense que nous sommes arrivés à temps, mais il n’était pas au courant de ces pratiques. Vigilance donc.

Les convois vers Abu Simbel : danger ou non ?

Adieu les convois d’Assouan à Abu Simbel. Il fut un temps où les bus en partance pour Abu Simbel se retrouvaient au barrage d’Assouan pour être escortés sur la centaine de kilomètre d’asphalte à parcourir en plein milieu du désert. Aujourd’hui, la zone est sécurisée, et même si les bus partent tous à la même heure le matin d’Assouan – ce qui donne une impression de partir en convoi – il n’y a plus d’escorte et des taxis vous y emmèneront à n’importe quel moment de la journée.

Abu Simbel fera l’objet d’un article à part, mais on ne peut que vous conseiller d’y aller, c’était une expérience extraordinaire. L’excursion vers Abu Simbel se fait généralement depuis Assouan en partant très tôt le matin !

Un sentiment bizarre au temple d'Abydos

C’est certainement le seul moment où nous nous sommes dit : « mais qu’est-ce qu’il se passe ici ?« , « est-ce que la situation est dangereuse ? ». Retour sur cette histoire que nous n’expliquons toujours pas.

Nous logeons dans un superbe endroit à Luxor, sur West Bank, c’est à dire à l’ouest du Nil. Nous souhaitons nous rendre à Abydos et à Qena, deux temples magnifiques situés au nord de Louxor et où très peu de touristes font un arrêt. La veille au soir, on organise notre excursion avec un taxi trouvé non loin de l’hôtel : le rendez-vous est donnée pour le lendemain matin, 7h pétante pour un premier trajet vers Abydos, puis nous irons à Qena, et nous rentrerons par la route côté Ouest du Nil, chemin le plus rapide.

L’aller vers Abydos se passe sans encombre, nous arrivons devant le temple qui se situe au centre ville. Aucune autre voiture ou bus à l’horizon. Un militaire vient nous chercher au taxi, nous amène à l’entrée du site, contrôle des bagages d’usage, puis un autre militaire prend le relais pour nous emmener directement à l’entrée du temple. C’est la première fois que nous sommes escortés de la sorte mais nous ne nous sentons pas en danger.

Nous bouclons notre visite en 2h, le militaire nous ramène au poste d’entrée puis le second militaire nous emmène au taxi. C’est là que les choses se corsent : il est midi, on a faim ! On dit à notre taxi qu’on va manger dans le coin, s’en suit une discussion en arabe entre lui et le militaire, des locaux s’en mêlent. Notre chauffeur nous dit qu’il n’y a aucun endroit où manger dans les environs mais il peut nous emmener dans un hôtel de luxe pour y manger si on le souhaite. On est perplexe, d’autant plus qu’on remarqué qu’à 50m de là il y a justement un endroit où manger. Malaise, notre chauffeur n’est visiblement pas enchanté à l’idée (il venait pourtant de sortir de cet endroit où il a bu son café), le militaire non plus. Et puis tant pis, on se dirige vers ledit restaurant, un local nous dit « no problem no problem », le militaire le réprimande et est plutôt du genre « yes problem yes problem ».

Fin du premier épisode, on s’assoit, on mange l’un des meilleurs repas que l’on ait mangé durant nos deux semaines en Egypte, ils essayent de nous faire payer deux fois le prix. Malheureusement pour eux nous sommes avec une fille qui vient en Egypte tous les hivers depuis 14 ans et qui a des notions d’arabes. Elle les remet dans le droit chemin en moins de deux minutes et on paye le même prix que les locaux! On a également voulu marcher un peu autour du temple, dans le centre d’Abydos. Refus catégorique. On ne sait toujours pas s’il s’est passé quelque chose de particulier dans cette ville au point que toutes nos demandes soient accueillies par la négative!

Direction Qena pour la seconde étape, les checkpoints sont omniprésents : on arrive à un barrage, les militaires prennent nos nationalités, les communiquent au prochain checkpoint. Parfois, nous sommes accompagnés par une jeep remplie de militaires armés. La zone est pourtant jaune claire sur la carte du gouvernement – donc pas forcément de danger – et il ne s’y passe visiblement pas grand chose de particulier.

Nous ressortons assez tard du temple de Qena, il est 17h, le soleil commence à se coucher, c’est là que les choses se compliquent. Nous passons le premier checkpoint sans trop de problème, toujours pas de danger en vue. Le militaire est content de voir des étrangers, il n’y a clairement pas grand monde qui vient dans le coin. Je tente une blague qui le fait rire à en mourir : il nous demande notre nationalité, je lui répond que nous sommes chinois. Il appellera ses collègues pour partager ma super blague. On repart avec une bonne poignée de main, on s’est fait un copain et on lui a fait sa journée!

Le deuxième checkpoint est moins drôle, on nous refuse le passage. La raison : comme nous logeons sur la rive ouest à Louxor, nous essayons de descendre par la route du désert, ce que les militaires refusent la nuit tombée. Nous n’avons aucune idée ce qu’il peut s’y passer la nuit, mais nous sommes vraiment proches du Nil et la zone n’est absolument pas dangereuse. Les militaires veulent pourtant absolument nous faire passer par l’Est. Notre chauffeur n’est vraiment pas content et à raison : il va falloir rallonger le trajet de près d’une heure, puisqu’il faudra descendre jusqu’à Louxor, puis rallonger au sud jusqu’au barrage, traverser le Nil, puis remonter jusqu’à notre hôtel! Je parlemente avec les militaires, ils sont nombreux, très nombreux. Nouveau refus. Je descend du taxi, je vais voir la jeep des militaires et je dis que je veux parler à leur supérieur, il nous escorte un peu plus loin au prochain checkpoint. Le Capitaine téléphone au Général responsable de la zone, il me le passe, je négocie, rien à y faire, ils refusent de faire circuler le moindre touriste à l’ouest la nuit tombée. Avec autant de militaires autour, je ne sens pas trop le coup du bakchich et je n’ai absolument aucune idée combien je suis supposé leur donner. On lâche l’affaire et on fera notre détour d’une heure par le barrage. Mais bon, j’ai parlé avec un Général, et ça c’est la classe.

Conclusion ? Est-ce que ce coin est dangereux ? Est-ce que vous devez annuler votre voyage en Egypte et ne pas mettre les pieds là bas? Nous n’avons aucune idée de ce qu’il se passe à Abydos. Pourquoi n’avons-nous pas le droit de visiter la ville ? Pourquoi tant d’escortes ? Pourquoi la partie ouest du Nil entre Qena et Louxor est interdite la nuit tombée ? Est-ce que c’était purement situationnel ? Est-ce que d’autres militaires nous auraient laissé passer ? Et même si nous ne nous sommes jamais senti dans l’insécurité, cette histoire a quand même attisé notre curiosité.

Notre conclusion sur notre voyage en Egypte et sur la fameuse question : l'Egypte est-il un pays dangereux en 2020 ?

Voilà pour notre ressenti sur la sécurité en Egypte. Alors évidemment le danger zéro n’existe pas et nous ne sommes personnes pour dire qu’il n’arrivera jamais rien, mais si vous nous demandiez si l’Egypte est un pays sûr et si la situation actuelle de cette zone telle qu’elle nous est exposée est véridique, nous répondrions : « N’hésitez pas, ce pays est magnifique, les gens y sont accueillants, allez -y, foncez ! » 

Une Belge Un Français:
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