C’est marrant, mais nous avons eu l’impression que notre séjour en Jordanie débutait réellement lors de la récupération de notre voiture de location. Le Français me corrigera si je me trompe mais c’est certainement du au fait que nous n’attendions pas énormément de choses de la capitale, et que nous étions impatients de découvrir d’autres visages.
Comme pour notre road trip aux Etats-Unis l’année dernière, nous avions élaboré un planning relativement chargé et réfléchi pour ce voyage. Bien que nous redoutions que le temps file bien trop vite à notre goût (et soyons clairs: c’est exactement ce qui s’est produit!), nous n’en pouvions plus d’attendre d’entrer dans le vif du sujet!
Et bien ça tombe bien, car la journée commence sur les chapeaux de roues, au sens propre comme au figuré! On vous passe les détails du réveil douloureux et du « WTF, on est où? », ainsi que de l’administratif lié à la location du véhicule. Rien d’intéressant là-dedans. Juste peut-être une anecdote qui se confirmera tout au long du voyage: le moyen de paiement (ainsi que le type de carte utilisée) semble être un élément essentiel pour eux, puisqu’ils en prennent note sur tous les documents justificatifs du paiement. Pourquoi? Excellente question…
Bref! Un début de journée mouvementé donc… Nous avions déjà eu un aperçu des talents de conducteur des Jordaniens grâce au taxi driver nous ayant ramassés à l’aéroport: utilisation des phares en option, coups de klaxons dans tous les sens, limitations de vitesse s’appliquant aux chameaux et non pas aux automobilistes, magnifiques bumps au milieu de nulle part et absolument pas visibles face auxquels un bon gros coup de frein en dernière minute fait parfaitement l’affaire, … Que du bonheur! Nous trépignions à l’idée de nous mettre derrière un volant en plein coeur d’Amman… C’est la raison pour laquelle nous avons littéralement sauté sur la proposition que nous a fait le gars de Monte Carlo ayant livré la voiture: nous amener à la sortie de la ville en direction de Jérash, notre prochaine destination, avant de nous laisser le volant et de prendre à son tour un taxi afin de rentrer à l’agence. Le tout gratuitement! Choukran monsieur!
Armés de notre carte routière et de notre boussole (sait-on jamais!), nous sommes donc partis à la découverte du nord du pays. La route reliant Amman à Jérash se fait en moins d’une heure et permet de découvrir la campagne jordanienne, les échoppes de rafraîchissements, de plantes diverses … et de « colonnes » décoratives à mettre dans son jardin? Mmh, bizarre. Nous continuons notre route et croisons des biquettes sur le bord de la voie, ainsi qu’une femme accompagnée de ses trois enfants. Entendons nous bien: il ne s’agit pas d’une autoroute, mais ça y ressemble quand même vachement. Ces rencontres sont donc pour le moins insolites!
Le site archéologique de Jérash est tout simplement majestueux. Il mérite que l’on s’y attarde au moins 2h30. Il ne servirait à rien de tenter de le décrire. Il faut tout simplement y aller pour se rendre rapidement compte que la Jordanie risque de nous montrer des facettes très différentes, pour notre plus grand plaisir!
Nous y croisons Daryl, le couchsurfer rencontré la veille à Amman et décidons de manger en sa compagnie. Le repas fut agrémenté d’un début d’incendie juste à côté du resto (combustion spontanée – réverbération du soleil sur des bouteilles en plastique, enflammant l’herbe extrêmement sèche)… Mince, on ne savait pas qu’ils proposaient également des barbecues géants ;)
En route vers Ajloun, le Français a soudainement décidé d’adopter la conduite arabic style.
– Au feu, tourne à gauche.
– Ouais ouais…
**Attente de 5 minutes avant d’accéder au fameux feu… Et le Français fait mine d’aller tout droit**
– Ah merde, je suis allé trop loin! … Boarf, pas grave
**Et le voilà qui effectue une manoeuvre on ne peut plus irrespectueuse du code de la route alors que les flics effectuaient des contrôles 25 m plus tôt… Tout va bien!**
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Le plus drôle dans cette anecdote n’est même pas la présence des forces de l’ordre juste avant ce carrefour, mais plutôt le fait que les locaux n’ont même pas eu l’air surpris, et aucun n’a klaxonné. C’est dire à quel point le niveau de conduite est élevé!
Ne souhaitant pas rouler une fois la nuit tombée, et ayant une nuit réservée à 2h30 de route de là, nous n’avons pas l’opportunité de nous attarder à Ajloun et ne pouvons dès lors pas visiter la réserve naturelle. Nous apprécions néanmoins la vue magnifique depuis la forteresse, moment simple qui valait le détour.
Nous nous arrêtons une dernière fois avant de poser nos affaire pour la nuit. Umm Al Jimal, ville entièrement désertée au 7ème siècle, est une étape très curieuse. Bien qu’armés d’un plan, il est très difficile de s’y repérer parmi les ruines, mais également d’avoir une idée concrète de l’étendue des lieux. Nous n’y resterons pas très longtemps, mais je suis persuadée que 2h auraient été plus appropriées afin d’apprécier l’endroit à sa juste valeur. Le Français est malgré tout sous le charme, et je pense pouvoir affirmer sans trop de crainte qu’il a passé les 2h restant avant Azraq à imaginer un monde idéal où Amm Al Jimal et Bodie seraient voisines.
Durant ces 2h de route, nous nous sommes rendus compte qu’une bonne partie du territoire n’était absolument pas habité. Nous croisions de temps en temps des enfants vendant des fruits sur le bord de la route, et l’un ou l’autre petit village faisant face à une énorme base militaire séparant la route de la frontière syrienne. Une ambiance assez particulière…
Après avoir failli finir en Irak en dépassant l’embranchement de Safawi (aka la ville aux 1000 camions), après avoir assisté à un début de coucher de soleil sur le désert environnement, puis après nous être perdus dans une « ville » de 8000 habitants où il n’y a qu’une rue principale, nous sommes finalement arrivés au Azraq Lodge. Bien sûr, les cuisines étaient fermées (sinon, ça n’est pas drôle). Nous sommes donc retournés sur l’artère principale afin de souper rapidement. Notre choix s’est porté sur un snack apparemment animés, où des locaux suivaient un match de foot à la télévision, et accueillant ses clients avec un mur d’eau en façade (oui oui, un mur d’eau). Un serveur nous a guidé vers une salle à l’arrière, où les femmes sont acceptées. Ah, en effet, seuls des hommes sont présents dans la première pièce. Ça ne nous avait pas frappés de prime abord… Le personnel ne parlant pas anglais, un client nous a donné un rapide aperçu de la carte et a pris notre commande. Le reste s’est fait grâce à la gestuelle. Comme quoi, même lorsqu’on ne parle pas la même langue, on parvient à se comprendre…
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