Il y a des aventures dont vous vous souviendrez toute votre vie. Leadfield en est une de celles-là. Ville fantôme située au beau milieu de Death Valley, il faut affronter les 50° à l’ombre, la route défoncée et les coyotes qui rodent. Leadfield se mérite.
Avoir un 4*4 ou un SUV est un pré-requis non négociable, sous peine de rester bloquer là où votre téléphone ne vous sera d’aucune aide. Sans carte, il y a de grandes chances que vous mettiez un peu de temps avant d’arriver dans cette ville qui hébergea 300 âmes au début des années 1900. Comme de très nombreuses villes fantômes de l’ouest américain, Leadfield a été fondée là où du minerai a été découvert.
Leadfield, la ville fantôme méconnue
Leadfield se trouve au fin fond du Titus Canyon et a une première fois été fondée en 1905, mais dans les premières années personne n’y a vraiment prêté intérêt. Ce n’est qu’en 1925 et avec l’installation d’une compagnie minière que la ville connut un boom avec l’arrivée de 300 personnes. Mais le lieu reste magique. On est à l’écart de tout, on se met à s’imaginer comment les habitations étaient construites, comment la vie s’organisait.
A cette époque, Leadfield ne manquait de rien : restaurants, bureau de poste, hôtels, gare de train et même un journal local ! Avec la découverte de minerais, les investisseurs sont arrivés rapidement. Et de nombreuses compagnies minières se sont installées dans ce petit coin complètement perdu : à la « belle époque », il y avait jusqu’à 6 compagnies qui opéraient.
Des trains arrivaient également jusqu’à Leadfield. On raconte même qu’un jour 350 personnes (choisies parmi 1500) ont débarqué pour coloniser les lieux, auxquelles se sont ajoutées 850 autres en provenance de Beaty, tout ce beau monde étant accueilli au Diner’s local pour un total de 1100 repas servis !
Aujourd’hui, il ne reste plus grand chose de cette ville au passé glorieux. Le propriétaire de la compagnie minière principale a commencé à avoir des problèmes avec la justice à partir de 1926, entraînant avec lui la chute des autres sociétés ayant investi massivement dans ce coin de désert. Il continuera quelques années plus tard des activités pas très licites du côté de l’Oklahoma et finira par prendre un avion pour Shanghai en 1933 où il se suicidera peu de temps après.
Seulement deux bâtiments tiennent encore debout, mais l’entrée de la mine est toujours là. Et ça fait froid dans le dos. En s’en approchant, on ne sait pas à quoi s’attendre : est-ce qu’un coyote n’en aurait pas fait sa tanière ?
Nous restons sur place une bonne heure même s’il n’y a pas grand chose à faire. On se fait happer par l’histoire, impossible pour nous de repartir de ce lieu qui nous fait tant rêver.
Comment aller à Leadfield ?
Depuis la route principale, la NV-374, il nous a tout de même fallu près d’1h pour atteindre Leadfield. La route est très chaotique, un SUV ou un 4*4 est plus que recommandé. La Titus Canyon Road se transforme rapidement en un une-voie. Nous n’avons aucune idée de ce qu’il se passera si vous croisez une voiture au beau milieu :) Arrivé à Leadfield, il est déconseillé de sortir de la voiture à cause des coyotes et des serpents qui traînent dans le coin. Evidemment, nous n’avons pas suivi ce conseil. Pour sortir du canyon, il vous faudra là aussi une bonne heure de route.