Après Riga, nous avions hâte de nous écarter un peu des grands faubourgs pour explorer l’arrière pays letton. Deux choix se proposent à nous : la montagne d’un côté, la mer de l’autre.
On commencera par la montagne, avec Sigulda, où plusieurs châteaux sont à visiter pour garder la mer pour un autre jour.Comment se rendre à Sigulda ?
Le plus simple pour y aller reste le train même si le bus est une bonne option. Niveau durée du trajet, il faut un peu plus d’une heure pour arriver à la gare de Sigulda pour seulement quelques Lats par personne. Le train est quelque peu rustique, quoique digne de certains de nos TER. Le trajet est quant à lui épique : on s’arrête au beau milieu de nul part à plusieurs reprises, en plein milieu de la forêt. Pas de gare et encore moins de quai, des personnes montent, d’autres descendent, traversent les voies puis s’enfoncent dans une forêt dense qui ne mène on ne sait pas trop où.
Ici, pas de passage à niveau automatique. Une petite cabine avec une dame qui tend un drapeau jaune fluo fait l’affaire pour arrêter les quelques voitures à l’approche du train. Mention spéciale au contrôleur qui contrôle systématiquement les billets de tous ceux qui montent. Alors Ok, au premier arrêt, je veux bien concevoir qu’il retienne qui est monté avant et a donc déjà été contrôlé. Par contre, qu’il ne se plante pas une seule fois du trajet entier en ne demandant jamais deux fois son ticket à la même personne, ça, c’est une performance ! Même si je pense que vous pouvez prendre un billet à bord sans supplément, n’essayez même pas de frauder, ça ne servirait à rien, et je serais vous, j’éviterai de vous frotter au contrôleur letton.
Sigulda et son système de bus
Un système de bus existe à Sigulda et vous emmènera directement à tous les points importants … si vous réussissez à les attraper à l’heure. En effet, ces bus ne passent que rarement, et nous en ferons les frais, plusieurs fois. Au programme, un petit tour au château de Sigulda, puis on prévoit d’aller à celui de Turaida pour terminer par celui de Krimulda. Le planning réel sera tout autre.
Dès qu’on s’éloigne un peu de la capitale, tout de suite l’anglais se fait un peu moins courant. On demande notre chemin près de la gare pour se renseigner sur la direction à prendre pour le château de Sigulda, mais notre interlocutrice ne comprend pas « Castle ». La Belge demande donc où est la « grande maison du roi », chose immédiatement comprise par la demoiselle (pour info, un château, c’est donc un « pils » en letton). La visite est rapide, le nouveau château est fermé (jour férié), et l’ancien château en rénovation sert à priori de salle de spectacle à ciel ouvert le moment venu. La vue sur la vallée vaut quand même le détour.
Pour la suite de la visite, on avait donc repéré le bus, sauf qu’il passe dans longtemps, très longtemps. On décide donc de prendre une sorte de téléphérique, direction le château de Krimulda. Ici aussi l’attente s’annonce longue pour prendre la cabine qui traverse la vallée sur un long câble, mais le groupe d’avant est tellement grand qu’il ne rentre pas en une fois dans la cabine et on obtient donc notre sésame in-extremis. Là haut, il fait froid, et il neige, ce qui apporte un charme non négligeable au lieu : un vieux château complètement en ruine détruit par les polonais et les suédois en 1601, à côté duquel se trouve une sorte de mini ville quasi déserte. On semble être les seuls sur les lieux, nous croisons seulement quelques locaux mais personne ne semble s’aventurer ici en cette période de l’année. On grignote un bout dans ce qui semble être le restaurant/l’épicerie/la boutique/le bar/(enfin tout) du village. La serveuse ne parle pas un mot d’anglais et ne comprendra absolument rien lorsque je lui demande où se trouve l’arrêt de bus (c’est pas faute d’avoir mimé le bus). Sans succès. On se balade donc dans ce village fantomatique pour finalement trouver l’arrêt de bus. Les horaires indiquent que le bus passe dans … 45 minutes. Il n’y a absolument rien à faire ici, et le froid est glacial. On décide donc d’abandonner la visite du château de Turaida, surtout qu’il commence déjà à faire nuit vers 15h, pour se diriger à pied vers la grotte de Gutmanis. La descente se fait facilement et la « visite » de la grotte est rapide (c’est d’ailleurs plus un renfoncement dans la roche qu’une grotte) et on réussit finalement à prendre le bus pour retourner à la gare. La journée se finit par un retour en douceur à la chaleur de l’auberge de jeunesse à Riga, puis par un restaurant qui sert des plats typiques lettons que nous vous recommandons : le 1739.
C’était comment ce passage à Sigulda ?
En conclusion, journée super intéressante puisqu’on s’éloigne enfin des grandes villes à la découverte de ce que peut être la Lettonie profonde. Le trajet entre Riga et Sigulda en train est tout simplement hallucinant, avec des vieux bâtiments à l’abandon, des blocs d’habitation typique façon URSS, des personnes très âgées qui ramassent leurs brindilles de bois au beau milieu de la ville, des rues désertes d’une ville déserte sous la neige, etc … Bref, un endroit à ne pas manquer !
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