En regardant une carte, on peut se demander ce qu’on fait dans ce coin de Jordanie où il n’y a à priori rien à faire. A l’origine, ce détour vers le Nord-est devait nous emmener à la réserve naturelle de Shaumari où nous pourrions contempler les Oryx. Malheureusement, cette réserve est en cours de rénovation depuis des années, mais nous avons tout de même maintenu cette étape pour pouvoir profiter de la petite oasis d’Azraq. Comme nous avons dormi au Lodge, propriété de la RSCN (Royal Society for the Conservation of Nature) qui gère également cette réserve, l’entrée est gratuite. L’accueil est chaleureux, nous sommes seuls sur le site, que demander de plus? La visite commence par un petit tour à l’intérieur où bon nombre d’explications nous attendent sur le « Pourquoi faut-il préserver cette réserve d’eau », « Quelle est la faune que vous allez rencontrer » ou encore « A quel rythme s’appauvrit cette réserve d’eau ?’. S’en suit une randonnée en extérieur d’une heure et demie. Le chemin est balisé et suit en partie une ancienne digue romaine. Une plate-forme nous permet d’observer des hérons et nous espérons voir quelques buffles. Malheureusement, ils ne se montreront pas et on nous dira plus tard que l’après-midi est le moment propice pour les rencontrer. Parenthèse verte très agréable avant de passer une bonne partie de la journée dans le désert…Notre voyage continue en direction de l’ouest où deux arrêts sont prévus pour visiter les châteaux du désert : le Qusay Amra et le Qasr Kharana. Le premier ne ressemble pas véritablement à un château mais plus à une grande maison. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, il fait actuellement l’objet de rénovations par une équipe italienne. Les fresques à l »intérieur cassent les codes musulman. Il semblerait en effet qu’à l’époque, cette résidence servait aux califes qui venaient ici « prendre du bon temps » dira-t-on et ainsi enfreignaient les règles de l’Islam à l’abri de l’agitation des grandes villes. Petit conseil pour une visite agréable: faites comprendre au petit gars vous offrant une branche de « menthe bizarre » et ne parlant pas un mot d’anglais que vous ne voulez pas qu’il vous suive partout, s’incruste sur toutes vos photos, et vous demande en prime un dinar en récompense de son dur labeur. A la limite, donnez-lui un dinar d’entrée de jeu.
Le Qasr Kharana est très imposant, ne peut pas se louper depuis l’unique route de circulation (contrairement au premier), et ressemble pour le coup à un véritable château même s’il n’en est pas vraiment un. Oui, là, vous devez me prendre pour un fou à parler des « châteaux du désert » alors qu’aucun d’eux n’en est vraiment ! Ce second château a donc des tours défensives pleines, personne ne peut donc s’installer à l’intérieur, et les meurtrières ne sont absolument pas faites pour tirer des arcs mais pour laisser passer la lumière et l’air. Au final, les historiens ne savent pas trop à quoi il servait. Tout ça pour ça !Le nord est du pays comporte un nombre incalculable de ces châteaux et la grande majorité n’est pas visible de la route. Prenons par exemple le Qasr Burqu ou le Qasr Uweini, uniquement accessibles en 4*4. Pour trouver la route, il n’y a pas d’autre choix que d’embaucher un habitant du coin en tant que guide. Bref, il serait sans doute possible de passer une semaine entière à visiter tous ces châteaux, mais nous n’avons pas les moyens adéquats pour le faire. Nul doute que ces châteaux resteront dans un coin de nos têtes en vue d’une prochaine expédition !
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C’est un pays qu’il me plairait de découvrir !